« J’aimerais placer mon parcours sous l’angle commun de l’exigence et de la pédagogie auprès d’un public le plus large possible avec des projets plus humanistes. » Grégoire Girard
Samedi 18 juillet 2020 à l’Eglise Saint-Godard de Rouen, dans le cadre des musicales déconfinées de Saint-Godard, le jeune violoniste Grégoire Girard ouvrira la saison estivale par un concert dédiée à la virtuosité. Ou plus exactement à l’histoire de la virtuosité. On ne pouvait pas trouver plus adapté à cette expérience musicale que le jeune violoniste avignonnais.
Nous pourrions vous présenter Grégoire Girard par la biographie d’un parcours, à 23 ans déjà bien rempli. Et vous la trouverez en fin de cet article. Mais ce qui fait la marque de Grégoire, c’est précisément d’être plus qu’une biographie impressionnante. Il est avant tout une âme qui anime (principe même de l’âme) le violon. Trop souvent les techniciens de l’archet, les Alain Prost du doigté, livrent avec une propreté bien léchée une partition traitée avec toute la dextérité faite pour impressionner le public. Je dirais même pour bluffer, car il y a du trompe l’œil dans ces performances éblouissantes. Tout cela est transcendé par Grégoire Girard qui ne se contente pas de jouer avec brio, mais qui, par son rapport à la musique, son amour du public, donne sa propre âme au violon fait musique. Et tout est là ! La musique est un art avant d’être une technique. Comme Aristote nous le dirait, l’art suppose une âme pour le faire être, le tirer du néant. A cela s’ajoute, ou sans doute est-ce co-naturel, un son d’une chaleur toute particulière qui caractérise peut-être plus encore le violon de Grégoire Girard.
Mais le lauréat 2020 de la Fondation Banque Populaire n’est pas seulement un musicien à suivre, il est un citoyen engagé, un artiste résolu à fonder un avenir nouveau pour la musique classique. Toujours partant et plein d’entrain, il est tout autant membre fondateur de l’association René Girard, son grand oncle célèbre philosophe que fondateur, en pleine crise du Coronavirus, de son propre festival autour du vin « Vallée du Rhône en musique ». Il est enfin le fondateur avec quelques jeunes amis de PMAC (Petit et moyens acteurs culturels) pour promouvoir l’entraide des petites structures culturelles. Un garçon engagé, un garçon toujours plein d’idée, un garçon de foi, conscient des responsabilités que lui confère son talent. Un talent qu’il partage avec beaucoup d’humilité et de simplicité.
Grégoire Girard, artiste en résidence au Musée de l’Antiquaille de Lyon avec les Jeunes chambristes est aussi membre de l’ensemble normand Boieldieu.
Il donnera samedi 18 juillet à 20 heures un concert qui lui ressemble autour d’œuvres de Bach, mais aussi cette étonnante variation autour du Dies Irae de Ysaye ou encore le célèbre caprice 24 de Paganini.
Biographie
Grégoire Girard, né en 1997 débute le violon au Conservatoire d’Avignon. A l’âge de huit ans il rencontre à Paris Tetiana Zolozova qui assurera dès lors toute sa formation. En 2009, il est admis au CRR de Paris dans la classe de Suzanne Gessner. Il rentre en 2013 au CNSM de Paris dans la classe de Roland Daugareil et intègre en octobre 2016 l’IMMA (international Menuhin music academy).
Dès son plus jeune âge, Grégoire est remarqué par les jurys de nombreux concours. Il obtient à huit ans le 1er Prix avec les félicitations du Jury du Concours Glazounov à Paris. A douze ans il remporte le 1er Prix du Concours International « Casse-Noisette » de la chaîne de télévision TV Kultura à Moscou. Lauréat du Concours de Klôsterschôntal et de !’École centrale de Moscou, il obtient un peu plus tard le 1er Prix du concours « Bravo » en Belgique. En 2014, il remporte un 1er Prix au Concours Flame à Paris. Enfin, en octobre 2015, il remporte le 1er Prix et le Prix du public du Concours International d’Avignon « Ginette Neveu ». Il se produira alors sur différentes scènes telles que « La Belle saison », Radio France, « the Oxford and Cambridge club » (Londres) … Il est d’ailleurs à nouveau invité pour l’année 2018 dans l’émission « Générations jeunes interprètes » sur France Musique.
Grégoire a eu l’opportunité de travailler avec de grandes figures du violon, comme Eduard Grach à Moscou, Mickaël Frischenschlager en Autriche, Teddi Papavrami ou encore Maxim Vengerov… Il a eu aussi la chance de pouvoir se produire en soliste avec l’orchestre de Moscou, l’orchestre des élèves de l’Ecole centrale de Moscou ainsi qu’avec l’orchestre Contrepoint. En musique de chambre, il a partagé la scène avec Michel Beroff, Miguel da Silva, Gary Hoffmann, Vladimir Mendelssohn, Teddi Papavrami ou encore Maxim Vengerov.
En 2020, il a crée le festival «Vallée du Rhône en musique» qui connaîtra sa première édition cet été. Ce festival, parrainé par Frédéric Lodéon, vise à créer une synergie entre les amateurs de bons vins et les mélomanes, ainsi qu’à souligner les valeurs communes et universelles de ces deux arts et à les rendre ainsi accessibles à tous.
Publics de l'Opéra de Rouen 